L' artiste

Pendant son adolescence, il suit à l’école Schneider, les cours de dessin technique et de fusain de Mr Dif.
Dès 1921, Raymond Rochette réalise ses premières huiles sur toile ; elles représentent les paysages du Morvan et des scènes de la vie rurale : travaux des champs, des bois, exploitation des carrières de granite… sujets auxquels il restera toujours sensible. Sa première toile exposée à Paris en 1929,
« Etude de gerbes », figure en 1929 au salon des artistes français.
Raymond Rochette est dès son enfance fasciné par l’univers de la métallurgie lourde. Du Maroc, où il réalise son service national, en 1927, il écrit à sa famille : « je crois qu’il serait intéressant de peindre les hommes au travail, suant, rouges avec les énormes machines, la poussière et la vapeur ».
En 1936, sa demande de peindre les ateliers lui est refusée et pendant une dizaine d’années il représentera de nombreux paysages dans lesquels l’usine apparaît en arrière plan. En 1949, il obtient finalement l’autorisation de pénétrer dans l’usine et d’y peindre. Au départ, ses tableaux sont centrés sur l’observation des gigantesques outils de la métallurgie et de la mécanique. Rapidement accepté par les ouvriers, il les représente de plus en plus souvent, minuscules à côté des machines qu’ils dominent ou en centre de tableau.
Pendant 70 ans, la soif de peindre de Raymond Rochette est demeurée insatiable ; un paysage, un visage, un fruit, des objets simples, tout fascinait son regard.
Ses œuvres sont acquises par l’état, la ville de Paris et figurent dans une dizaine de musées en France et à l’étranger.
Il décède le 26 décembre 1993, dans la maison qui l’a vu naître.
En 2006 (centenaire de sa naissance), ses amis ainsi que les structures officielles de la région Bourgogne ont organisé de nombreuses expositions.
Ses tableaux sont actuellement conservés dans le donjon du village de Saint Sernin - du - bois, et à l’écomusée Le Creusot - Montceau, sa maison, conservée intacte depuis son décès est maintenant ouverte au public.
En plus d’expositions particulières dans des galeries en France, des rétrospectives sont actuellement prévues dans différents musées, en France et à l’étranger.
Lors du "Centenaire Raymond Rochette" le 25 mai 2006, Bernard Paulin alors Président de l’écomusée Creusot-Montceau indiquait :
« Il peignait tout : les mûres, les anémones, les bottes de foin, la batteuse, le four béant, l’ouvrier transformé en monstre de science fiction sous son masque de soudeur ou de puddleur, la sortie des usines, la presse toute rouge et hurlante, les gens de la campagne et ses voisins, ses amis. Il peignait tout, tout le temps, sur les supports qui supportaient de la couleur : rien ni personne n’était indigne de son pinceau. Il a dû peindre au berceau ; il a peint jusqu’à son dernier souffle…
Il peignait tout, il peignait tout le temps et le résultat est là, dans ses expositions qui s’ouvrent pour son centenaire - et aussi surtout peut être, chez les gens - car il était, et il est resté, très populaire. Les gens, il les aimait, et eux, ils le lui rendaient : Rochette, c’est Rochette du Creusot – pas seulement parce qu’il a peint la ville, l’usine, la campagne, le prieuré de Saint - Sernin, la mine, le Morvan – mais parce qu’il avait cette modestie, cette humilité, cette absence de prétention qui est l’apanage des plus grands, de ceux qui savent qu’ils ne savent pas et qu’ils n’auront jamais fini de chercher…
Mais au-delà de cette peinture ancrée dans le quotidien et le permanent de cette ville, on peut sans peine se laisser entraîner vers une méditation proprement mythologique : Raymond Rochette peint le monde des éléments : le feu, la terre, la lumière, le temps aussi avec les saisons et les jours et celui de la puissance tellurique, de la maîtrise du monde ».











